mercredi 8 juillet 2009

Le Congrès Juif presse la Pologne d'indemniser les juifs spoliés



Le président du Congrès juif européen Moshe Kantor (photo) a pressé la Pologne de régler le problème des biens juifs saisis par l'Allemagne nazie pendant la Seconde guerre mondiale et nationalisés par le régime communiste. "Les lois doivent être modifiées. Les lois peuvent être changées immédiatement. C'est la bonne volonté qui compte", a déclaré Kantor aux journalistes, à l'issue de sa rencontre à huis-clos avec le président polonais Lech Kaczynski. "Nous avons demandé au président de rester ouvert et sincère sur cette question, et nous avons vu qu'il est possible de poursuivre la discussion de manière très constructive", a-t-il ajouté en précisant qu'une nouvelle rencontre avec Kaczynski était prévue en novembre. "Nous entendons que le président souhaite disposer de solutions (à cette question) d'ici novembre", a dit Kantor.
En mars, le gouvernement polonais avait promis de régler avant l'automne le problème des biens, dont des biens juifs, spoliés et nationalisés. La Pologne fait partie des 46 pays qui se sont engagés à poursuivre le processus de réparation des spoliations subies par les Juifs sous le régime de l'Allemagne nazie, dans une déclaration internationale publiée fin juin à Prague. La Pologne n'a pas réussi depuis la chute du communisme en 1989 à régler la question des restitutions, particulièrement complexe dans ce pays à cause de l'Holocauste et du déplacement de son territoire de quelque 200 km vers l'ouest après 1945.
Les anciens propriétaires, dont les juifs polonais, qui constituaient avant la Seconde guerre mondiale une communauté de 3 millions de personnes, n'ont jamais été indemnisés pour les biens immobiliers qu'ils ont perdus. Selon les organisations polonaises de propriétaires immobiliers, la valeur globale des biens spoliés par le régime communiste et, avant, par l'Allemagne nazie, est estimée à environ 65 ou 70 milliards de zlotys (18 ou 19,5 milliards EUR). Les biens spoliés aux citoyens polonais d'origine juive constituent environ 17% de cette valeur.

JSS, AFP, AP