vendredi 23 mai 2008

PAUVRE POLOGNE, MAUDITE POLOGNE....



Dans ce mois d’août si riche en anniversaires et commémorations, Elisabeth G. Sledziewki, maître de conférences à l’IEP de Strasbourg nous rappelle dans le Figaro du 9 août 2007 l’insurrection contre les nazis déclanchée le 1er août 1944 par la résistance polonaise, que selon l’auteur, il ne faut surtout pas confondre, comme continuent de le faire les Français, avec le soulèvement des derniers survivants juifs du ghetto de Varsovie finalement écrasé l’année précédente.

Nous ne pouvons que nous joindre à l’hommage qu’il faut rendre à la mémoire de ces centaines de milliers de Polonais victimes du totalitarisme barbare des nazis, sans oublier pour autant ces Polonais qu’il est idéologiquement incorrect de rappeler, sommairement exécutés par les camarades communistes du Kremlin.

Mais le soin qu’apporte Elisabeth G.Sledziewski à « séparer le bon grain de l’ivraie », à distinguer la révolte du « ghetto », c'est-à-dire des Juifs, de celle des Polonais, des « vrais » en somme, est révélateur d’un héritage culturel dont la Pologne semble avoir du mal à se nettoyer.

La première insurrection était en effet celle des Juifs qui avaient le sinistre « privilège » d’avoir auparavant subi l’antisémitisme obsessionnel, viscéral et meurtrier de leurs concitoyens polonais qui semblait tenir lieu de doctrine de cette Pologne ressuscitée qui vit le jour à la défaite allemande de 1918.
Dans ce nouvel État débordant la ligne Curzon fixée par les Alliés, donc agrandi de lambeaux de territoires arrachés aux Lituaniens, Biélorusses, Ukrainiens et Allemands, seuls les Catholiques de langue polonaise étaient considérés comme « vrais » polonais, soit un peu moins des deux tiers de la trentaine de millions d’habitants. Répartis de façon inégale sur tout le territoire, les Juifs constituaient 10% de la population globale, mais atteignaient entre 20 et 40% dans de nombreuses villes, voire, par endroits, la majorité. C’est cette minorité ethnique qui devint une obsession, une idée fixe des politiciens polonais.
En vingt ans d’existence (1919 à 1939) pas une seule session du Sejm (parlement polonais) qui n’inscrivît à son ordre du jour les mesures à prendre pour réduire le nombre des Juifs, leur poids dans la vie économique et culturelle et surtout pour les priver de leurs moyens de vivre : la plupart des entreprises et des artisans juifs étaient ruinés par les appels au boycott largement suivis et les jeunes qui avaient la capacité d’étudier se voyaient opposer un numerus clausus officiel dans les universités. Rien n’était négligé pour les pousser à émigrer, encore fallait-il en avoir les moyens.
lors la plupart d’entre eux connaissaient une extrême pauvreté, sans parler des restrictions opposées par les éventuels pays d’accueil.
Alors que Hitler mettait un point final à ses préparatifs en vue d’envahir la Pologne, le gouvernement de ce pays ne trouvait rien de plus vital que de déléguer un ministre à une conférence internationale qui se tenait Allemagne dont l’objectif visant à coordonner la déportation de tous les Juifs européens à Madagascar ou tout autre pays africain. Nous sommes à quelques semaines de la guerre, les Juifs de Pologne, pris dans une nasse, n’ont plus d’issue. L’envahisseur allemand n’allait pas tarder à tirer parti de cette situation bien préparée.

C’est dire que la Pologne avait, en matière d’antisémitisme actif, quelque peu devancé l’Allemagne nazie. Pour être juste, il faut dire que nombre de Polonais s’opposaient à cette politique imbécile, préjudiciable en fin de compte aux intérêts et au rayonnement de leur pays, et suicidaire. (C’est par exemple la France et non la Pologne qui peut se glorifier du Prix Nobel d’un Charpak, pourtant né à Lodz) mais leur voix avait du mal à se faire entendre face à l’antisémitisme d’une Église omnipotente et aux partis nationalistes tels que la ND.
C’est sur ce terreau fécond que l’occupant nazi put tranquillement entreprendre son œuvre d’avilissement et d’anéantissement des Juifs. Dans quelques localités, la populace polonaise n’attendait même pas l’arrivée des avant postes allemands pour se livrer à des massacres et aux pillages des Juifs. Et l’Allemagne trouvait assez de volontaires polonais, mais aussi ukrainiens et baltes, pour constituer des corps d’auxiliaires chargés de traquer, débusquer et tuer les Juifs. On sait que sur environs 3,5 millions de Juifs que la Pologne comptait en août 1939, plus de trois millions furent exterminés.
Ce serait trahir la vérité et leur mémoire que de passer sous silence le fait que parmi les « Justes des nations » honorés à Yad Vashem, c'est-à-dire ces non-Juifs qui ont sauvé des Juifs, ce sont les Polonais qui fournissent le plus important contingent. Ils sont d’autant plus héroïques que les risques qu’ils prenaient non seulement en raison des Allemands, mais surtout en raison des innombrables délateurs parmi leurs compatriotes à l’affût étaient énormes. Mais il s’agissait moins de résistants organisés obéissant à une consigne du gouvernement polonais en exil que d’individus isolés obéissant à leur conscience.
Alors, au printemps 1943, au moment où les derniers Juifs parqués dans le ghetto de Varsovie se soulèvent, ils sont bien seuls. Peut-on parler de solidarité ou d’aide de la part de la résistance polonaise pour les quelques rares armes vendues par des Polonais au prix du marché noir ?
Toujours est-il que c’est avec ces quelques pétoires, des cocktails Molotov et des armes improvisées que les derniers survivants du ghetto de Varsovie ont tenu tête aux troupes nazies et à leurs auxiliaires locaux un mois durant. Un mois durant lequel la résistance polonaise n’a pas bougé. Le sort des Juifs n’intéressait pas le nationalisme polonais incarné par le gouvernement en exil.
Et voilà que l’année suivante, profitant de l’avance soviétique qui avait atteint la rive orientale de la Vistule, la résistance déclanche son insurrection polonaise « pur jus ».
Elisabeth G.Sledziewski nous rappelle la suite. Les résistants polonais n’avaient simplement pas retenu la leçon de l’Histoire pourtant toute récente : Soviétiques et Nazis furent alliés en 1939 pour dépecer et se partager la Pologne ; le pouvoir communiste de Moscou fit même exterminer tous les officiers et cadres polonais tombés entre leurs mains, histoire de décapiter la Pologne de ses élites.
En 1944 Staline ne voyait une Pologne que totalement sous sa coupe et, pour mettre le gouvernement polonais de Londres et les Alliés anglo américains devant le fait accompli, il venait de créer son propre gouvernement « polonais » à Lublin, ville polonaise que l’Armée Rouge avait récemment libérée. Il n’avait donc pas l’intention de se voir accueilli à Varsovie par un gouvernement indocile.
Nous assistons alors à un nouvel accord, de facto, entre Staline et Hitler pour laisser aux troupes de ce dernier le temps de liquider la résistance nationale polonaise.
L’insurrection polonaise de Varsovie en 1944 connaissait ainsi le même sort que celle de l’insurrection juive l’année précédente. Une fois le dernier résistant capturé ou massacré, l’Armée Rouge, qui faisait la pause à Praga, faubourg de Varsovie sur la rive droite de la Vistule, faisait son entrée dans Varsovie, ville fantôme dont tous les immeubles avaient été préalablement dynamités par les nazis.

Le fait qu’effectivement les Français connaissent mieux l’insurrection du ghetto de Varsovie que celle plus tardive de la résistance polonaise peut, à mon avis, être imputable au politiquement correct que la France subit depuis la Libération de la part d’une classe intellectuelle « de gauche », c'est-à-dire communiste et « progressiste » qui censurait durant plusieurs décennies tout ce qui désacralisait le régime stalinien. La passivité soviétique devant l’écrasement de l’insurrection de Varsovie fait donc partie de ce que nos élites intellectuelles, dans le sillage du communisme stalinien dont ils perpétuent le mode de pensée et la « morale », préfèrent passer sous silence.

Les Polonais libérés de l’occupation nazie ont-ils au moins retenu la leçon ? Assurément pas.
On ne peut pas dire que les rescapés juifs ou ceux d’entre eux réfugiés en Union Soviétique qui tentaient de regagner leurs foyers eurent droit au meilleur accueil : dans de nombreuses localités, ils furent agressés, lynchés par la populace, ce qui les conduisit à s’expatrier en Europe Occidentale, en Amérique ou en Israël.
Puis ce fut au tour du régime communiste attentif au moindre revirement de Staline, de renouer avec le bon vieil antisémitisme « de papa » contre les quelques dizaines de milliers de Juifs qui s’accrochaient encore à leur pays natal. Mais ce n’était pas la même chose : ce n’était plus le bon vieil antisémitisme de papa mais son new look rebaptisé « antisionisme ». Ça change tout, n’est-ce pas ? C’était d’autant plus grotesque que la plupart des Juifs qui avaient choisi contre vents et marées de vivre en Pologne étaient des militants communistes idéologiquement hostiles au sionisme.
C’était donc bel et bien l’antisémitisme culturel de la Pologne qui reprenait force et vigueur derrière l’étiquette « antisioniste » qui fait florès chez nos altermondialistes et autres gauchistes de France et de Navarre.

Mais depuis la chute du mur de Berlin le communisme qui avait révélé son véritable visage fait de hideur et de mensonges n’est plus aux commandes. Mais ce serait oublier la pérennité culturelle de la Pologne.
Alors la très catholique Radio Marija, animée par un prélat que le Souverain Pontife ne rechigne pas à recevoir, est toujours là pour entretenir la flamme du bon vieil antisémitisme ancestral qu’elle inculque à une jeune génération, celle qui naquit dans un pays sans Juifs. Cette génération ne côtoie plus dans les rues de Lodz, Varsovie, Czestochowa ou Lublin que des fantômes juifs. Ce sont peut-être ces derniers qui sont les plus gênants et qu’il faut encore et toujours traquer et chasser.
Maudite Pologne, pauvre Pologne.

Syndrome polonais

Quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi les Français issus de l’immigration polonaise n’éprouvent, dans leur immense majorité et contrairement à leurs congénères grandis en Pologne, aucune prévention contre les Juifs ?
J’en ai été témoin lorsque je fréquentais encore l’école puis dans l’armée et dans la clandestinité. Quelques uns de mes camarades avaient des noms en –ak, -wicz ou –ski et ils étaient aussi bien Juifs que Catholiques sans que cela ne causât le moindre problème. J’ai même vu, tant à l’école qu’à l’armée, des « polonais » catholiques user du poing contre un connard qui avait traité un camarade de sale Juif.

Le terreau français labouré, travaillé et fertilisé par les Lumières, par un christianisme plus ouvert et surtout par la laïcité et la séparation entre la Religion et l’Etat serait-il moins propice à la prolifération des mauvaises herbes antisémites que le terreau polonais ? Aussitôt énoncée, je constate une faille dans cette hypothèse.

En effet, alors que dans les pays du Maghreb, Juifs et Musulmans sous domination « coloniale » avaient des relations de bon voisinage, je ne comprends pas pourquoi transplantés en France, les musulmans issus du Maghreb et d’Afrique Noire ont à leur actif 99% des propos et des violences allant jusqu’aux enlèvements et meurtres (comme ce fut le cas pour l’infortuné Ilan Halimi).
L’Islam serait-il allergique au terreau républicain et laïque ? Même au XIXème et la première moitié du XXème siècle où il était de bon ton en France de manifester un antisémitisme verbal, un Juif identifiable comme tel n’était jamais agressé physiquement sur la voie publique. Cela était coutumier en Pologne, pas en France ; il en allait de même sous l’occupation allemande : l’antisémitisme était alors le fait de l’administration, des journalistes émargeant à la Propagandastaffel, mais pas de l’homme de la rue.
Combien de fois a-t-on même pu voir, en été 1942, des usagers du métro manifester ouvertement leur sympathie aux usagers « décorés » de l’étoile jaune au point que la presse collabo éprouvait le besoin de condamner ce comportement « anti-français »…

Avec l’implantation de l’islam en France, notre pays s’abaisse au niveau de la Pologne de naguère. Là où un musulman ou une musulmane « visible » peut se déplacer sans crainte, un passant reconnaissable comme Juif se fait injurier et molester par des « discriminés » musulmans.
Ça se passe à Paris et dans ses banlieues. Il ne fait pas bon de porter une kippa ou d’avoir simplement « l’air juif » dans certains quartiers de notre douce France.
Nous voyons même des individus de culture mahométane, qu’un sentiment d’impunité rend audacieux, venir au commissariat de police menacer leurs victimes de représailles si elles ne retirent pas leur plainte.
Les professionnels de l’antiracisme tels que le MRAP ou la Ligue des Droits de l’Homme si prompts à dénoncer outrancièrement le prétendu racisme et la prétendue discrimination montées de toutes pièces lorsqu’ils sont imputés à des « Souchiens », perdre subitement l’usage de la parole lorsque le racisme se situe dans le camp musulman.
Force est d’ajouter que ce racisme d’importation et dont les propagateurs sont entretenus par nos prestations sociales ne se limite pas aux Juifs... Maints internautes « gaulois » contraints de vivre dans des « cités sensibles » nous signalent les « incivilités », les menaces et les violences auxquelles leurs enfants et eux mêmes sont quotidiennement exposés par les protégés de la Halde.
À l’instar de l’antisémitisme propagé en Europe par le régime nazi, l’antisémitisme islamique n’est que le cheval de Troie*, cadeau de « la chance pour la France », stupidement introduit dans la cité par ses victimes désignées pour s’en emparer de l’intérieur.
Car ne nous y trompons pas, derrière l’antisémitisme se profile le racisme induit par l’islam tant « modéré » que « violent » contre tout ce qui n’est pas musulman, contre tous ceux qui refusent de donner à la charia le pas sur nos lois, qui ne supportent pas que leurs enfants puissent devenir demain des dhimmis.
Ce racisme transpire à travers les pores du rap et autres « œuvres artistiques » maintes fois subventionnées par les ministres de la culture alors que si elles étaient tournées contre les musulmans, elles vaudraient les plus sévères condamnations à leurs auteurs.
Mais ces « œuvres artistiques » ne font-elles pas que traduire les prêches dans les mosquées dont l’effarante imbécillité de nos élus favorise la prolifération sur le sol de la République ?

* lire ou relire «
Le Cheval de Troie » de Martin Birnbaum à la Une de LibertyVox