Du Katyn rouge ou djihad vert, les totalitarismes se relaient mais leurs méthodes demeurent. Un article d’André Dufour.
Katyn, un génocide à l’actif du glorieux et immaculé parti du camarade Maurice Thorez et de la camarade Marie-George Buffet, couvert d’une chape de silence par la gauche et par de Gaulle. La Forêt de Katyn, en Biélorussie, n’est que l’un des sites où furent enfouis les corps des quelque 23 000 officiers et sous officiers polonais exécutés d’une balle «progressiste» dans la nuque.
Alors que le film d’Andrzej Wajda, consacré au massacre, entre mars et avril 1940, de ces militaires polonais fait prisonniers par les communistes en septembre 1939 à la faveur de leur alliance avec Hitler, doit sortir en salle en France le 1er avril prochain, nos médias se font bien discrets.
Bernard Père, dans le Figaro du 31 janvier, nous dit que «les distributeurs ont été réticents parce que ce drame complexe, méconnu et étranger à notre mémoire de la Seconde Guerre mondiale, suscite peu d’intérêt en France».
Cette explication, qui reflète bien la réalité française, appelle néanmoins une question : le «peu d’intérêt» et notre «méconnaissance» ne s’expliquent-t-ils pas par la mainmise, dès la Libération, de l’information, de l’enseignement et de l’écriture de l’Histoire par les communistes appuyés par leurs réseaux de «sympathisants», de «compagnons de route» et leurs alliés de gauche soucieux de ménager un Parti Communiste au sommet de sa puissance et donc nécessaire pour constituer une coalition de la gauche au sein de l’Assemblée Nationale ?
Et ce silence n’arrangeait-il pas de Gaulle qui, cherchant à dégager la France de l’emprise anglo-américaine, faisait ami-ami avec Staline ? C’est ainsi qu’une chape de silence recouvrait à nouveau cet impensable crime de guerre, ce crime contre l’humanité. L’URSS se trouvait encore dans le camp du Bien en raison de l’agression par son allié nazi de la veille, tandis que le Mal était exclusivement du côté nazi. De surcroît, ce sont les nazis qui, en envahissant l’URSS, ont découvert et révélé au monde ce massacre, ce qui rendait cette information «suspecte». Ce qui a permis aux juges soviétiques, ceux des Procès de Moscou, ceux du système concentrationnaire qui perdurait, de siéger au Procès de Nuremberg pour condamner les crimes contre l’humanité et les criminels de guerre nazis. Dès lors, à l’instar de la façon dont l’islamisme de nos jours nous impose la réécriture de notre Histoire, il devenait politiquement incorrect d’évoquer le côté négatif du communisme. Les totalitarismes se relaient mais leurs méthodes demeurent.
Or les manuels d’Histoire mis entre les mains de nos écoliers et étudiants portent encore l’empreinte de cette «Alliance des civilisations» avant la lettre dans laquelle le Kremlin, qui remplissait la fonction reprise de nos jours par l’OCI et la constellation des organisations islamiques, tenait la main des occidentaux lorsque ceux-ci écrivaient l’Histoire. Le drapeau rouge frappé du marteau et de la faucille du prolétariat ne flotte plus sur le Kremlin mais le tabou reste. Et avec lui l’imposture.
Un dernier mot à propos du commentaire de Bernard Père cité plus haut, quand il évoque l’immobilisation de l’Armée Rouge dans les faubourgs de Varsovie alors que la Résistance polonaise se soulevait contre l’Allemagne. L’Armée Rouge ne reprit effectivement son offensive qu’après l’écrasement de cette insurrection et l’extermination des insurgés. Staline voulait une Pologne docile, donc décapitée de ses forces vives. Ça nous le savons. Mais quitte à ne pas me montrer charitable, dois-je rappeler que ces mêmes résistants polonais sont restés impassibles devant l’insurrection, quelques mois auparavant, des derniers survivants du Ghetto de Varsovie ? Les patriotes polonais voulaient une Pologne sans Juifs et mieux valait laisser aux seuls nazis la responsabilité de l’extermination des Juifs polonais. Dois-je aussi rappeler que quelques mois avant d’être agressée par Hitler, le Premier ministre de ce pays se rendait en Allemagne à une conférence internationale consacrée à la façon de débarrasser l’Europe de sa population juive. L’imbécillité polonaise faisait alors bon ménage avec l’odieux nazisme.
Gare à l’effet boomerang et avis aux crétins, aux jobards et autres idiots utiles qui, bien engagés dans la dhimmitude, nous accusent d’islamophobie.
Une des fosses de Katyn
André Dufour pour LibertyVox
lundi 16 février 2009
Un génocide progressiste
Publié par lepolak à 07:48